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Notes sur Le problème de la valeur de la sensibilité

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Notes sur Le problème de la valeur de la sensibilité Empty Notes sur Le problème de la valeur de la sensibilité

Message  guillaume Wang Ven 21 Déc - 18:27

J’ai assisté avec Yesso, Gustave et Victor à la conférence du 20 décembre sur Le problème de la valeur de la sensibilité. Elle a eu lieu non pas en Génovéfains comme il était prévu mais dans la « cour des miracles de vils hypo(khâgne)s », je sais pas à quel numéro ça correspond…
Mme Patriarche, comme dit Yesso, a procédé de manière si logique qu’il semblait inutile de prendre en notes. Je l’ai quand même fait comme un bourrin, et voici mes notes clarifiées et un peu réorganisées (j’ai gardé la chronologie de la conférence).

Introduction : les facultés de l’esprit
Facultés de l’esprit
--> entendement : faculté de juger, de conceptualiser
--> raison : faculté de comprendre, de raisonner
--> mémoire : retenir des images et des idées
--> imagination : recevoir des images produites par la sensation
--> imagination productive : combiner des images entre elles
--> volonté : imprimer nos désirs dans la réalité
--> …
--> sensibilité : 1. Recevoir des sensations (= impressions que la réalité a sur nous) à travers les cinq sens. 2. Sentir les impressions à l’intérieur de nous.

Réhabilitation de la faculté de la sensation au XVIIIème siècle
Sciences : importance croissante de l’expérimentation
Lettres : les auteurs accordent une plus grande place à la sensibilité. Le héros éprouve des impressions, et agit en fonction d’elles. Par ex, l’Emile : comment produire des connaissances à partir exclusivement des sensations.

Il était bien vu dans la haute société de mettre en valeur sa sensibilité, ses émotions.
C’est l’âme qui sent ; montrer que l’on sent, c’est montrer qu’on a une âme, et donc montrer qu’on est homme, puisque seuls les hommes ont une âme.
[C’est Descartes et les autres rationalistes (en particulier Malbranche) qui disent que l’animal n’a pas d’âme, c’est une machine qui répond à des stimulations mais ne ressent rien.]

Depuis l’Antiquité, l’expérience sensible est peu fiable.
Selon Platon, la sensibilité n’est pas la source principale d’idées que doit avoir l’Homme. Il expose dans les Dialogues (le Théétète) des exemples pour la réfuter.
-- plonger un bâton dans l’eau le fait paraître tordu ;
-- illusions d’optiques ;
-- le goût peut entrer en contradiction avec l’odorat…
Il en conclut que
> les sens sont incomplets (personne ne peut voir en même temps toutes les faces d’un cube)
> les sens peuvent entrer en contradiction
> les sens sont trompeurs et mènent à la perplexité
Pour lui, l’Esprit est donc le moyen par lequel l’on connaît le réel, et non la sensibilité. Il définit alors un nouveau concept, celui d’objets intelligibles, par opposition aux objets sensibles. On peut alors facilement saisir l’idée de cube, bien qu’on ne puisse pas en voir, càd en sentir, un : un cube est un polyèdre à huit sommets, six faces superposables, et douze arêtes de même longueur.

Selon Platon l’unique source d’idées est
--> un monde d’idées : où tous les hommes ont été. Apprendre revient à se souvenir de ce qu’on y a vu.
Platon dévalorise la sensibilité pour valoriser la Raison. C’est la base du rationalisme.

La philosophie rationaliste de Descartes au XVIIème siècle
Ses Méditations métaphysiques et son Discours de la Méthode, pendant la première moitié du XVIIe, définissent ainsi les sources d’idées de l’Homme :
--> idées innées : on les a naturellement depuis la naissance. On les redécouvre par la suite.
--> idées factices : fabriquées par l’homme à partir des autres idées.
--> idées adventices (se prononce comme s’écrit) : sensations.
Les idées innées sont par exemple l’idée d’infini ou de perfection qui ne peuvent être ressenties ni dérivées à partir de sensations. Elles seraient données à tous les hommes par un Dieu infini et parfait. L’existence de ce Dieu est posée comme l’une des prémisses de son système métaphysique.

John Locke propose une autre explication au XVIIIème siècle
Idée d’une « tabula rasa » (tablette de cire vierge)
Selon Locke, indépendamment de l’existence d’un Dieu, l’homme trouve ses Idées grâce à l’Expérience. Puis l’Expérience l’amènera à en déduire des Principes (càd les Idées) qu’il exploitera, etc.
L’Expérience provient de :
--> la Sensation : cela correspond aux idées adventices de Descartes. Elles proviennent des sens. Par exemple, percevoir une oie revient à trouver l’Idée d’ « oie ».
--> la Réflexion : les opérations de l’Esprit, ou bien sur les Sensations, ou bien sur les Réflexions elles-mêmes.

Ainsi, Locke élimine les idées innées, divines.
[L’empirisme est à la mode au XVIIIème siècle. Locke est connu en Europe à l’époque aussi pour sa théorisation du parlementarisme, modèle politique alternatif à l’absolutisme, qui était déjà appliqué en Angleterre.]
Tout cela est tiré du texte distribué, l’extrait des Essais sur l’Entendement Humain.

Leibniz essaie de revaloriser le rationalisme traditionnel du XVIIe.
Leibniz est un peu plus jeune que Locke. Ils sont contemporains.
Toute sa vie il se consacre à l’exposition d’une théorie métaphysique rationaliste (une et une seule, il n’a pas changé de philosophie durant sa vie). Il suppose comme Descartes l’existence d’un Dieu qui surplombe son édifice métaphysique, pour reprendre les mots de Mme Patriarche.
Les contemporains de Leibniz sont largement du courant empiriste (Voltaire, Rousseau par exemple). Voltaire critique sa philosophie dans Candide.
Pour critiquer l’empirisme, Leibniz reprend les Essais sur l’Entendement Humain de Locke, en les commentant. Il reprend le même plan mais y injecte des idées différentes, dans les Nouveaux Essais sur l’Entendement Humain.

Commentons le document~~
L’autre texte distribué est la préface des Nouveaux Essais. Leibniz y expose clairement les Problèmes ou Dilemmes (les débats philosophiques) autour desquels les positions de Leibniz et de Locke s’opposent. Mme Patriarche nous signale que c’est nécessaire, avant de philosopher. Puis il énonce tout aussi clairement sa position.
« Il s’agit de savoir si l’âme en elle-même est vide entièrement […] et si tout ce qui y est tracé vient uniquement des sens et de l’expérience, OU si l’âme contient originairement les principes de plusieurs notions et doctrines… »
« Les sens, quoique nécessaires pour toutes nos connaissances actuelles, ne sont point suffisantes pour nous les donner toutes, puisque les sens ne donnent jamais que des exemples, càd des vérités particulières ou individuelles. »
Il objecte la philosophie de Locke en donnant des exemples de vérités générales toujours valables, comme les lois mathématiques et physiques.

Conclusion
Au problème ou dilemme philosophique, « d’où viennent les Idées ? », il y a plusieurs positions :
-elles sont innées (de naissance donné par un Dieu) ou factices (fabriquées par l’homme) ou adventices (sensibilité) : théorie de Descartes
-elles viennent seulement de la sensibilité : théorie de Locke
Leibniz reprend, en gros, la théorie de Descartes.
Newton fait partie des empiristes. Leibniz et lui ont inventé à peu près au même moment le calcul intégral et différentiel. [D’ailleurs, à ce sujet : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ]
Pour ceux qui se sont demandés si Locke a répondu aux objections de Leibniz formulées dans les Nouveaux Essais, la réponse est non car Locke est mort avant même de savoir que Leibniz préparait ce projet.


Bonne journée, joyeux Noël !
guillaume Wang
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Message  Jean-Jacques Dim 23 Déc - 9:47

T'as du courage, et merci beaucoup.
Bonne vacances a tous, profitez en bien.


Dernière édition par Jean-Jacques le Lun 24 Déc - 7:34, édité 1 fois
Jean-Jacques
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Message  Jean-Sol Dim 23 Déc - 13:22

Comment ça : "mais" ?

Jean-Sol

Messages : 8
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Age : 108
Localisation : Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette localisation

http://seuls-les-administrateurs-ont-le-droit-de-voir-ce-lien.fr

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