Commentaire composé sur Pascal

note : Voici mon plan de commentaire sur Pascal. Je n'ai pas trop détaillé les faits de langue en retapant ma copie, parce que j'avais déjà fait un commentaire linéaire du texte au préalable, que je vous donne ensuite.

Introduction
Dans la préface des Pensées de Pascal, ouvrage conçu quelques années avant sa mort et qui sera publié à titre posthume, son neveu Etienne Perrier explique le dessein de cette oeuvre : faire connaître à l'Homme son "état de misère".
Dans cet extrait du cent trente-sixième fragment, appartenant à la section "Divertissement" des Pensées, Pascal cherche en effet à nous montrer, à travers ce plaisir illusoire qui nous détourne de notre nature misérable, que l'Homme ne peut accéder au bonheur.
Mais comment le philosophe parvient-il à nous convaincre que l'Homme ne peut être heureux, même en se divertissant ?
Nous étudierons dans un premier temps la manière dont l'auteur définit ce divertissement, puis nous verrons qu'il fait appel à des cas limites de divertissement pour appuyer son raisonnement, et enfin, nous montrerons que, pour Pascal, le bonheur est impossible au simple mortel de quelque manière que ce soit.

I-La définition du divertissement
1) Typologie du divertissement
- On observe une multiplicité des divertissements : effet d'accumulation dans l'énumération de toutes les formes de divertissements. Les divertissements sont ainsi pluriels, et semblent être une source inépuisable de plaisir.
- En réalité, toute cette profusion de divertissements peut se ramener à deux catégories : chiasme qui oppose ces deux formes de divertissements. Il existe ainsi deux formes de divertissements qui s'opposent : les divertissements iréniques et agonistiques.
- Mais tous ces divertissements sont caractérisés par la même chose : l'agitation : rythme caractéristique de la 1ère phrase. Ainsi Pascal peut définir ce qu'est le divertissement : une agitation, une recherche de l'excès, un "remuement" (l.27)
2) Un bonheur apparent
- Ces divertissements semblent être agréables : champ lexical du plaisir. On a ainsi l'impression que le divertissement peut être source de plaisir.
- Le divertissement nous détourne de notre misère : usage du sens étymologique de "divertir" ; superlatif pour décrire la royauté, c'est-à-dire le poste où on est le plus diverti.
3) Divertissement et malheur naturel
- Le divertissement est source de malheur : utilisation de la conjonction "d'où" ; accumulation de malheurs.
- Le divertissement nous rend dépendant des autres : utilisation de la voix passive et de "on". Ainsi, le divertissement n'est qu'un plaisir illusoire et ne peut nous procurer le bonheur.
Si le philosophe montre dans un premier temps d'une manière générale que le divertissement ne nous rend pas heureux, il se sert par la suite d'exemples pour appuyer la logique de son raisonnement.


II- Cas limites de divertissement au service d'un raisonnement rigoureux
1) La construction du raisonnement
- L'auteur construit son texte en deux parties, bâties sur des raisonnements déductifs.
- Mais il ne s'agit pas d'une simple répétition, il y a un approfondissement : reprise des deux grandes catégories de divertissement dans la seconde partie, mais en montrant cette fois-ci ce qui fait qu'on les recherche.
- Pour montrer cet approfondissement, l'auteur emploie l'induction.
2) Des exemples caractéristiques
- L'exemple du roi est une cas limite car celui-ci est un être supérieur : superlatifs
- La chasse est aussi un cas limite car c'est le divertissement le plus noble : adverbes d'intensité
- Pyrrhus : un général qui se distingue par son insatiable volonté de remporter la victoire : adverbes d'intensité
3) Des exemples au service du raisonnement
- Toute cette grandeur contraste avec le malheur de la condition du roi : accumulation des menaces
- Le roi, être diverti, est donc comme tous les autres hommes : il ne peut être heureux : chiasme ; il est rabaissé à l'état d'objet par une sorte d'antanaclase. Il y a donc une certaine universalité du malheur, qui frappe tout le monde.
Toute la rigueur du raisonnement amène ainsi Pascal à convaincre le lecteur de l'impossibilité du bonheur.

III- La véritable "raison des effets" : un bonheur impossible
1) Opposition entre les deux étapes de réflexion
- Une première approche superficielle : la cause ; usage du verbe "considérer" dans son sens étymologique etc.
- Une seconde approche plus approfondie : la raison ; parallélisme de construction avec l'ajout de "de plus près". La véritable raison des effets est donc notre misère naturelle.
- Pascal montre les contradictions de la 1ère explication : antithèse entre "demeurer chez soi" et "avec plaisir". L'enfermement ne peut en effet nous rendre heureux.
2) Condamnation des philosophes
- Critique du repos qui ne conduit pas au bonheur : image de la prison qui reprend de manière hyperbolique la "chambre".
- Critique de l'orgueil des philosophes qui se pensent supérieurs aux autres hommes : distinction et opposition entre "les philosophes" et "le monde", alors qu'ils en font partie.
- Critique de leur ignorance : dépréciatif "cela" qui montre la faiblesse de leur réflexion. Les philosophes ignorent autant que le peuple où se trouve le bonheur, car ils sont mortels.
3) Notre misère naturelle : raison de l'impossibilité de notre bonheur
- Impuissance de l'Homme, frappé par le pêché originel : accumulation de termes péjoratifs pour décrire notre condition.
- Fatalité et nécessité de notre misère, même quand nous avons tout pour être heureux : champ lexical de la fatalité.
- Connaître la "véritable raison des effets" ne nous fait pas échapper au malheur : Pascal, un hommes comme les autres : inclusion par les pronoms personnels. Le philosophe, en restant humble, montre que personne ne peut accéder au bonheur.

Conclusion
Le philosophe nous a ainsi montré, par un raisonnement rigoureux, que l'Homme ne peut accéder au bonheur, du fait de sa misère naturelle.
Seule la grâce divine peut le rendre heureux, car celle-ci le rend "nécessaire, éternel, infini", source de bonheur pour Pascal. C'est pourquoi les jansénistes refusent toute forme de divertissement, ne se limitent pas à une simple méditation sur la condition humaine, mais adoptent un mode de vie austère qui les rend susceptibles d'être touchés par cette grâce.

C'est du très bon travail (n'a pas 18 qui veut), merci beaucoup de le partager !

merci !